À Madagascar, les rapports publics annuels 2023 et 2024 présentés à la presse

Le vendredi 29 novembre 2024, la Cour des comptes de Madagascar a présenté ses rapports annuels 2023 et 2024 en présence de représentants du gouvernement malgache et des bailleurs de fonds.

L’événement, ouvert à la presse, constituait le point culminant de l’année 2024 et un jalon important dans la réalisation de TANTANA, le projet de renforcement de compétences, lancé en 2020, est financé par l’USAID et mis en œuvre par l’IDI en collaboration avec la Cour des comptes de France, celle du Royaume du Maroc, ainsi que le Bureau de l’Auditeur général de Norvège.

Deux mois plus tôt, à Oslo, l’exécutif de la Cour des comptes de Madagascar et un groupe d’experts avaient conclu que l’institution était en voie d’atteindre ses objectifs de renforcement de compétences, lui permettant de contribuer davantage à la promotion de l’intégrité, de la redevabilité et de la transparence des organismes publics, de mener des actions crédibles, visibles et accessibles à tous, et à promouvoir une culture de transparence et de performance.

En raison de l’élection présidentielle de 2023, la présentation des rapports avait été reportée. La Cour des comptes devait donc démontrer au public malgache qu’elle n’avait rien perdu de sa pertinence et qu’elle était en mesure de contribuer, plus que jamais, à la reddition des comptes et à la bonne gouvernance.  


Heureusement, l’ISC avait pu bénéficier d’un expert de la Cour des comptes de France, notamment pour la rédaction de communiqués de presse, la préparation aux entrevues médiatiques et la réalisation de capsules vidéo. Un compte LinkedIn avait également été créé pour accroître sa présence dans les médias sociaux. L’IDI, de son côté, avait fourni les services d’une infographiste, afin que les messages de l’ISC dans les médias sociaux aient davantage d’impact, et elle avait recruté un expert en communication issu de l’ISC du Canada.

À seulement quatre jours de la présentation, alors que les invitations à la presse avaient été envoyées, le déplacement par le Gouvernement d’une cérémonie officielle a contraint la Cour des comptes à déplacer sa présentation au vendredi en milieu d’après-midi. Le risque était grand que les médias ne soient pas aussi nombreux à couvrir l’événement, vu l’heure tardive, juste avant le début du week-end. Le président de la Cour des comptes a donc demandé à redoubler les efforts de communication.

Dans les trois jours qui ont suivi, les magistrats ont ainsi publié de nombreux messages dans les médias sociaux, dans les journaux et ont contacté des journalistes, un à un, pour les informer du changement. Certains ont même participé à des émissions télévisées, en direct et aux heures de grande écoute, une première pour les membres de la Cour.

Dans le même temps, le nouveau responsable des relations médias à la Cour a adressé à des journalistes le communiqué de presse sous embargo, c’est-à-dire quelques heures avant la date de publication prévue. Ainsi, ces journalistes allaient pouvoir produire leur article au moment de la publication des rapports, malgré l’heure tardive de leur présentation.

Bien que la diffusion sous embargo soit une pratique courante dans plusieurs ISC, elle ne l’est pas encore à Madagascar. L’initiative n’était pas sans risque, si les journalistes décidaient de ne pas respecter l’embargo et de diffuser des reportages avant la présentation des rapports publics.

Heureusement, les journalistes ont respecté l’embargo et la présentation des rapports a été un succès, en dépit de quelques pépins techniques. Le soir même, les principaux réseaux de télévision ont mentionné l’événement durant leur bulletin télévisé et, le lendemain, la majorité des quotidiens ont parlé de l’audit de la compagnie nationale d’électricité. Les jours suivants, la couverture médiatique s’est étendue à quatre autres sujets présents dans les deux rapports publics et des organisations de la société civile ont repris des constatations de l’audit de la JIRAMA dans leurs propres messages, afin de réclamer des évolutions. 

La Cour des comptes de Madagascar a donc relevé le défi. Malgré les obstacles, elle a su démontrer sa pertinence, sa compétence et une capacité d’innovation qui la place en bonne voie pour devenir une institution exemplaire et utile aux citoyens malgaches et aux Pouvoirs publics.